Choisir la mission d’enseignement et d’éducation, nous invite sans cesse à partir à la recherche des outils à mettre au service de cet engagement afin de former les élèves à tous les niveaux : intellectuel, affectif, psychique, moral, social…
Cette mission nous confie la responsabilité de former l’élève dans sa totalité tout en respectant la spécificité de chacun et en prenant en considération son expérience et ses conditions de vie.
En cours d’années d’engagement à l’enseignement, et en chemin de mission éducative, la pédagogie et la psychologie étaient les piliers d’apprentissage et d’accompagnement de l’élève, mais voilà que dernièrement nous avons eu la chance de nous former à la médiation comme nouveau pilier qui consolide l’éducation et trace une carte bien claire et détaillée du chemin qui fonce bien dans les profondeurs allant à la découverte des besoins muets, des ressentis refoulés, des faits déformés et des valeurs recherchées, afin de déraciner ce qui entrave l’harmonie intérieure, l’harmonie avec l’extérieur( camarades, professeurs, parents ) et l’harmonie avec le savoir et l’avenir. La médiation a bien pu nous aider à mettre chaque pièce de puzzle de la performance de l’éducation à sa juste place et à l’encadrer soigneusement.
Ainsi l’esprit de la médiation met en relief et détermine bien le devoir de l’enseignant de jouer le rôle de médiateur entre la personne (l’élève) et cette même personne en devenir, entre la personne et son monde interne. Cette médiation est indispensable car elle permet à la personne de se sentir en confiance, d’être en mesure de s’intégrer au sein de la communauté.
La seconde exigence est de se situer de même comme médiateur entre la personne prise en charge et la société. C’est-à-dire répondre, d’une part, à une commande sociale, qui pose son cadre de travail, son champ d’action et, d’autre part, à une demande de la personne en fonction de ses besoins, compétences, difficultés, limites.
Avec ce nouveau pilier qu’est la médiation, notre enseignement est devenu bien plus fixe, plus solide tel que le sage qui bâtit sa maison sur le roc. Et voilà que la médiation nous dévoile de plus en plus clairement le bon chemin vers un monde de paix que tout le monde recherche.
Soulignons bien que la formation à la médiation, ce processus de résolution de conflits à l’amiable, est indispensable non seulement aux enseignants mais à toute personne qui désire dépasser le moi et dresser le pont vers autrui, indispensable à toute personne qui désire mieux comprendre l’autre, qui désire savoir aimer et savoir vivre en paix. (Parent-enfant, élève-élève, prof-élève, amis, citoyens, croyants…).
La référence typique de la médiation dont tout le monde peut s’en servir, et à laquelle on peut avoir recours, se trouve dans l’évangile et le médiateur exemplaire n’est que l’image du Seigneur Jésus.
Partant de tous les avantages que peut procurer la médiation, et vu sa nécessité comme remède à l’atmosphère de violence qui règne et qui a même affecté le milieu scolaire, notre projet de cette année fut la sensibilisation et la formation des élèves à la médiation, afin de créer un climat paisible et serein.
Cette formation s’est adressée aux classes du primaire : de la EB1 jusqu’à la classe EB6 par une séance hebdomadaire sous-titrée la médiation par les pairs qui prépare les élèves à la résolution des conflits et vise le développement de plusieurs compétences indispensables à la formation des artisans de paix, à la culture du dialogue, de la communication, de la confiance en soi et de la tolérance, compétences dont les piliers sont : l’écoute, l’empathie, le non-jugement, l’expression des besoins et la gérance des émotions.
A partir de la formation effectuée et en fonction de ces objectifs, chaque classe a choisi une notion relative à la consolidation de la paix comme devise et nom : classe de l’écoute active, classe de points de vue, classe de la confiance en soi. Les élèves ont réalisé une présentation, qui explique le choix du nom en exposant la notion à leur façon par la réalisation d’un court métrage, une petite scène théâtrale ou un jeu, un chant…
Un groupe d’élèves–médiateurs a suivi une formation spéciale et se sont engagés à des sessions complémentaires afin d’être capable de gérer une séance de médiation qui aiderait leurs copains à trouver par le questionnement et le dialogue et le processus suivi, une solution de gagnant-gagnant.
Une journée d’activités a été préparée avec les élèves-médiateurs afin de renforcer les notions à partir de différents jeux et compétitions. Partant du principe de la confidentialité, les élèves-médiateurs ont préparé quatre séances modèles de médiation inspirées de séances travaillées, après avoir pris l’accord des élèves réellement concernés par le conflit et dont les noms resteront confidentiels.
Les élèves-médiateurs ont pris en charge durant la recréation non seulement d’intervenir en cas de conflit mais aussi ils ont été à la recherche des élèves qui restent seuls pour leur tenir compagnie et les aider à s’intégrer dans le milieu scolaire.
Le travail élaboré, a bien aidé à faire un bon pas du négatif au positif. L’influence de la médiation fut bien remarquable, les élèves témoignent de beaucoup plus d’écoute, de communication et bien moins de jugement et de violence. Beaucoup d’élèves qui causaient problèmes se chargent maintenant d’aider leurs copains à résoudre leurs problèmes. Cette influence a dépassé les portes de l’école pour laisser ses traces dans la famille, les parents sont de bons témoins du changement de comportement de leurs enfants. Sans oublier des témoignages de la part des élèves, des élèves-médiateurs des enseignants et des responsables des cycles qui soulignent le changement et l’ambiance de paix et de dialogue créée par l’implantation de la médiation.
Pour atteindre nos objectifs nous avons eu recours à des jeux, à des chants, nous avons aussi mis le théâtre, le dessin et le travail manuel au service de notre mission. La cuisine de ces ateliers de travail qui souligne bien l’appel à la tolérance et à la non-violence fut un copieux repas à présenter en l’honneur de la journée internationale de la tolérance et la non-violence en l’occasion de l’anniversaire 125ème de la naissance de Mahatma Ghandi.